
« Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et la souveraineté reposera sur son épaule; on l’appellera merveilleux conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. » La Bible, Esaïe 9:5
NOËL,
Ces récits qui ronronnent chaque année lors de nos repas de fêtes. Ces récits que j’écoute à moitié, mes pensées vagabondes et mes yeux distraits par le raffut des enfants.
Et puis tout d’un coup cette envie à l’approche des fêtes de me replonger dans le texte. Cette année se sera l’évangile de Luc. Un récit entre ombre et lumière, autour d’une naissance aux allures misérables: Dieu nouveau-né entre un âne et un mouton.
Luc débute sa narration avec un homme juste et bon, mais dont la longue vie a été marquée par la souffrance de ne pas avoir d’enfant. Le sort l’a désigné pour représenter la nation devant Dieu. Le plus proche qu’il ne se soit jamais approché de la présence divine. Pourtant quel effroi de s’y faire rejoindre par un ange qui lui annonce la naissance d’un fils. Une première lumière brille: l’espoir complètement fou de deux vieillards autour d’un ventre qui s’arrondit, la promesse d’un enfant qui préparera le coeur de tous à recevoir l’envoyé de Dieu. (Ref. Luc 1: 05-25)
Puis, encore plus de lumière: les lois de la physique davantage défiées par l’intervention du divin dans le cours de l’histoire: une vierge est choisie pour accoucher du fils de Dieu. Suite à ça, trois chants s’élancent dans la nuit et annoncent la lumière indicible qui va bientôt les rejoindre, le chemin de paix qui va s’éclairer pour les affamés, les brisés, les anéantis. (Ref. Luc 1: 26-56)
Cependant, le ton du récit change. Joseph et Marie doivent se mettre en route. Pas de ménagement pour celle qui porte le fils de Dieu: la route est longue, le souffle court, les contractions de plus en plus rapprochées et douloureuses. A l’arrivée, la naissance se déroule dans la rue. Des relents de bétail, de la poussière, du crottin, du sang: peu d’extravagance. (Ref. Luc 2: 01-07)
Pour Marie et Joseph, la pénombre de cette scène sera toute la lumière qu’ils recevront de la naissance. Le reste leur parviendra seulement de manière indirecte. Le récit de bergers dont le ciel s’est soudainement illuminé d’une myriade d’anges, la rencontre avec une veuve et un vieillard que la vie de foi a su préparer à l’extraordinaire de cette naissance ordinaire. (Ref. Luc 2: 08-20)
Le rappel que l’intervention divine est rarement fracassante. Sa présence est aussi discrète qu’une étoile dans la nuit… (Voir Matthieu 2:01-12)
Priscille M.
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