Incrédulité et foi


“L’Éternel parla à Moïse, disant : Envoie des hommes, et ils reconnaîtront le pays de Canaan, que je donne aux fils d’Israël”. Nombres 13. 2
“Envoyons des hommes devant nous, et ils examineront le pays pour nous, et ils nous rapporteront des nouvelles du chemin par lequel nous pourrons monter et des villes auxquelles nous viendrons”. Deutéronome 1. 22

Les deux versets du jour racontent le même événement sous deux aspects différents.

Environ un an et demi après la sortie d’Egypte, Israël achève sa traversée du désert pendant laquelle Dieu lui a donné la Loi. Il campe à l’entrée du pays de Canaan. Moïse rappelle au peuple la fidélité de Dieu dans ses promesses et l’encourage à prendre vail­lamment possession du pays promis. On pourrait attendre du peuple, sinon une explo­sion de joie, du moins une profonde reconnaissance mêlée à une hardiesse renouvelée. Hélas ! Pas la moindre trace de tout cela. Au contraire, la proposition du peuple d’en­voyer des espions révèle plus sa méfiance que sa prudence. Son incrédulité apparaîtra dans toute sa violence à leur retour. Les figues et l’énorme grappe de raisin qu’ils rap­portent sont des preuves concrètes de la fertilité du pays. Mais elles ne compensent pas l’effet de la description très exagérée que font les espions incrédules de la grandeur de ses villes et de leurs habitants (Nombres 13. 27-34). Pire encore, Caleb et Josué manquent d’être lapidés quand ils tentent de convaincre Israël de conquérir Canaan en s’appuyant sur les promesses et les ressources de l’Éternel (Nombres 14. 6-10).

Or, l’Éternel “qui sonde tous les coeurs” (1 Chroniques 28. 9) connaît ce “méchant coeur d’in­crédulité” (Hébreux 3. 12). Ce coeur égare Israël qui va jusqu’à accuser le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, de vouloir, par haine, sa destruction par les Amoréens (Deutéronome 1. 27). C’est donc pour mettre en évidence l’incrédulité du peuple (Deutéronome 8. 2) que Dieu, dans les Nombres, a donné à Moïse cet ordre de reconnaître le pays de Canaan. On en connaît les conséquences : quarante ans d’errance dans le désert.

Cependant la leçon n’a pas été comprise. Plus tard, Israël demandera un roi et, “dans sa colère”, Dieu ordonnera à Samuel d’exaucer cette demande (1 Samuel 8. 4-9 ; Osée 13. 11). Ce n’est pas pour blâmer Israël que ces choses sont écrites, c’est “pour notre instruction” (Romains 15. 4), pour que notre foi, comme celle de Caleb et de Josué, soit plus vraie, plus vivante, plus opérante jusque dans le détail de notre quotidien, qu’il s’agisse de nos choix, de nos priorités, de nos décisions… ou de nos prières.

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